Diminuer les rendez-vous non-honorés des personnes placées sous main de justice.
Le suivi en milieu ouvert (hors des établissements pénitentiaires) des personnes placées sous main de justice (PPSMJ) présente deux volets :
- la probation : le contrôle de l’exécution des peines en milieu ouvert, assorties d’obligations (travail, soins, indemnisation, accomplissement de travaux d’intérêt général, etc.) et d’interdictions (de rencontrer la victime, de paraître, de porter une arme,..).
- l’insertion : le parcours d’exécution de la peine qui leur permet de bénéficier d’un accompagnement individualisé et les oblige à rendre compte de leurs démarches.
Ce suivi (insertion et probation) s’exerce sous la responsabilité conjointe des Tribunaux Judiciaires (TJ) et des Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP). Les Juges d’Application des Peines (JAP) prononcent les mesures d’aménagements des peines et convoquent ponctuellement les PPSMJ à des audiences en leur cabinet. Les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP) accompagnent les condamnés dans leurs parcours individualisés, par des rendez-vous réguliers, en général mensuels.
Les condamnés doivent, à l’occasion ou à la suite de chacun de ces rendez-vous, présenter des documents attestant des démarches entreprises (certificat médical, attestation d’emploi, certificat de domiciliation, etc.).
La convocation à ces entretiens s’effectue majoritairement par voie postale.
Ce suivi en milieu ouvert, volet essentiel de la politique pénale, sert deux enjeux majeurs :
- permettre aux PPSMJ d’éviter l’incarcération ou le retour en détention ;
- prévenir la récidive par la mise en place d’un parcours de réinsertion et, parallèlement, des mesures de contrôle des condamnés.
L’investigation est menée dans le département des Hauts-de-Seine (92) ressort du Tribunal de Nanterre et du SPIP 92 qui suit 2.263 personnes en milieu ouvert.
Le ressort compte 36 communes dont 10 villes importantes de la région parisienne, 80% des PPSMJ étant issues de Nanterre, Gennevilliers, Colombes, Boulogne et Bagneux.
Le SPIP 92 compte 35 CPIP, qui suivent chacun en moyenne 75 personnes et un seul agent en charge du standard téléphonique et de l’accueil des visiteurs (une cinquantaine de visites par jour en moyenne).
Le service de l’application des peines du tribunal judiciaire compte 7 juges , 8 greffiers et 5 adjoints administratifs dont 4 sont affectés au secrétariat commun chargé notamment d’envoyer les convocations et répondre aux appels et mails adressés au service.
30 à 40% des rendez-vous avec les CPIP et les JAP ne sont pas honorés.
Le risque pour les PPSMJ ne se présentant pas aux rendez-vous est la révocation de leur mesure et l’incarcération.
Pour les agents du ministère (CPIP, JAP, greffiers), cet absentéisme génère une désorganisation constante et la nécessité de reconvoquer les PPSMJ, qui crée une surcharge de travail importante, assortie de coûts supplémentaires (courriers recommandés, convocation par officier de police judiciaire) et de délais significatifs.
Au-delà, cette inconstance des PPSMJ aux rendez-vous peut conduire à l’échec de la démarche de réinsertion et augmente le risque de récidive.
Ont été menés 26 entretiens avec des PPSMJ et 3 ateliers impliquant 13 professionnels (CPIP, surveillant pénitentiaire, directrice, JAP, greffiers).
Presque tous indiquent qu’un rappel du rendez-vous par voie électronique (sms, mail ou notification) aurait été utile.
L’absentéisme a des causes diverses (dans l’ordre de fréquence des déclarations faites par les PPSMJ) :
La transmission en format papier des justificatifs présente une double difficulté, pour les PPSMJ comme pour les agents :
Il apparaît qu’il y a donc :
Un problème majeur, l’absentéisme aux entretiens, lié principalement :
Deux problèmes secondaires :
Créer un outil numérique permettant dans un premier temps :
aux PPSMJ :
aux CPIP / JAP / greffiers :
Ensuite, et sous réserve d’impact (amélioration du taux de présence aux RDV) :
L’équipe poursuit son investigation. Les éléments cités dans cette note sont donc amenés à évoluer au gré des nouveaux apprentissages.
Le comité d’arbitrage aura lieu mi-décembre.
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